Approvisionnement en minéraux adapté aux besoins des chèvres et des moutons

IL EST INDISPENSABLE DE RÉPONDRE AUX BESOINS

Un apport insuffisant en minéraux a un effet négatif sur la santé des animaux et réduit leurs performances (vitalité, accroissements journaliers, production laitière et fertilité). Un minéral est considéré comme essentiel si une carence de cet élément dans l’organisme entraîne des troubles de santé qui ne peuvent être prévenus ou éliminés que par un apport complémentaire de l’élément en question. Un manque de calcium (Ca), de phosphore (P), de magnésium (Mg), de sélénium (Se), de cuivre (Cu) ou de zinc (Zn) peut entraîner divers symptômes de maladie tels que le rachitisme, la maladie du muscle blanc, les calculs rénaux, les mises bas prolongées, la parésie post-partum et même la mort. La meilleure prophylaxie consiste à apporter ces éléments aux animaux en fonction de leurs besoins.

DIFFÉRENTS FACTEURS INFLUENT SUR LES BESOINS

Pour les chèvres et les moutons les besoins en minéraux et en vitamines sont très différents selon le stade de production. Les animaux stressés et malades ont un besoin sensiblement accru. L’âge, le stade de gestation et de lactation ont également une forte influence sur les besoins des animaux. Pendant la lactation, les brebis et les chèvres exportent de grandes quantités de minéraux du fait de la production laitière quotidienne, quantités qu’elles ne peuvent généralement pas couvrir avec la ration fourragère de base (figure 1). À un stade avancé de la gestation (4ème et 5ème mois), l’apport en minéraux doit également être adapté pour prévenir les mises bas difficiles ou prolongées et la parésie post-partum, mais aussi pour approvisionner les foetus en plein développement en fonction de leurs besoins. Par conséquent, en fonction des facteurs mentionnés ci-dessus, des déficits peuvent apparaître qui doivent être couverts par des compléments minéraux spéciaux. Selon la composition de la ration, des compléments en concentrés minéraux spécifiques de 20 à 30 g par animal et par jour sont nécessaires pour couvrir les besoins des animaux. Le sel pour bétail devrait être proposé en doses de 5 à 10 g de sel ou ad libitum sous forme de bloc à lécher. Dans le cas de produits mixtes (pierre ou seau à lécher), il est recommandé de contrôler la consommation des ovins et des caprins. Pour ce faire, la masse à lécher employée doit être pesée après trois semaines d’utilisation afin de vérifier si la quantité nécessaire pour couvrir les besoins a bien été absorbée. Le rapport calcium/phosphore dans une ration alimentaire équilibrée doit être de 2:1. Si les jeunes animaux ont les jambes arquées ou ont des problèmes accrus de calculs urinaires, la ration totale doit être vérifiée et le rapport calcium/phosphore ajusté en conséquence.

NE PAS OUBLIER LES OLIGO-ÉLÉMENTS

L’approvisionnement en oligo-éléments (sélénium, cuivre et zinc) est particulièrement important. Une carence en sélénium peut entraîner une maladie du muscle blanc chez les jeunes animaux, des troubles de la croissance et de la fertilité. Les chèvres et les moutons ont des besoins et des seuils de tolérance différents pour le cuivre et le zinc. Le besoin en cuivre chez le mouton est de 5 mg/kg de MS, l’empoisonnement intervient lorsque les valeurs dépassent 15 mg/kg de MS. Les moutons ont donc aussi besoin de cuivre, mais pas trop! Les chèvres, en revanche, ont besoin de 8 mg/kg de MS, l’empoisonnement ne se produit qu’à partir de > 30 mg/kg de MS. C’est pourquoi les minéraux destinés aux bovins ne peuvent pas être administrés aux ovins, mais peuvent être utilisés pour les caprins. Dans la mesure du possible, les mélanges de minéraux devraient être administrés toute l’année et le sel pour bétail devrait toujours être mis à disposition des bêtes, même en période d’alpage.